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Les Objets  Psycho Visuels

 

 

OPV Le vide: © Quentin Marmier, Elodie Honoré

OPV Le vide:
© Quentin Marmier, Elodie Honoré

 

 

 

 

 

 

OPV Le traumatisme psychique © Amandine Petroff, Alexandre Avram, Aurélien Rivoire

OPV Le traumatisme psychique
© Amandine Petroff, Alexandre Avram,
Aurélien Rivoire

 

 

 

 

 

 

OPV Le suicide © Marie Montbrun, Stéphanie Lucas

OPV Le suicide
© Marie Montbrun, Stéphanie Lucas

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

OPV, élaboration psychique

OPV, élaboration psychique

 

 

 

 

 

 

 

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OPV la mort,
© Marie Genevoix, Lorraine Laviale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

OPV Le suicide © Marie Montbrun, Stéphanie Luca

OPV Le suicide
© Marie Montbrun, Stéphanie Luca

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une intervention psycho-visuelle pour une nouvelle dimension de l’approche thérapeutique

Ce projet s’est inscrit dans une double demande au sein de l’unité d’hospitalisation de psychiatrie, salle Colin de l’hôpital Tenon. La première était exprimée par certains patients hospitalisés, la deuxième venait des soignants qui exercent dans cette unité.
Il a donné lieu à la production d’une cinquantaine de visuels intégrés aujourd’hui dans le travail de soin de l’équipe médicale

une première présentation de ces images a eu lieu en janvier 2006 à Paris dans le cadre d’une exposition présentée
à Gobelins, l’école de l’image
et à l’espace Scipion 13, rue Scipion 75005

coordination à l’Hôpital Tenon: Louis Jehel, responsable de l’Unité de psychiatrie. aujourd’hui Chef de Service de Psychiatrie et Psychologie Medicale Psychotraumatologie & Addictologie / CHU de Martinique
coordination de la réalisation des visuels; Pierre-Jérôme Jehel, photographe, professeur à Gobelins.

Une créativité encadrée
Le principe des Interventions psychovisuelles élaboré avec l’unité de psychiatrie de l’hôpital Tenon se développe en plusieurs étapes distinctes. Un série de thème est tout d’abord établie. Ces thèmes sont exposés aux créateurs d’images, sans en donner une analyse exhaustive, ni sans expliquer les raisons du choix de ces thèmes. Le contexte d’utilisation des images est bien entendu décrit mais sans entrer dans les détails du travail de soins envisagé. Il s’agit par là d’influencer le moins possible l’imagination des producteurs d’image. Ils ne doivent pas en effet être en situation de créer pour répondre à un besoin ou une pathologie qu’ils ignorent, mais plutôt laisser travailler leur imaginaire face à des notions portées par ces mots et expressions. Les thèmes proposés fonctionnent comme des catalyseurs de créativité.
Les réalisations visuelles sont alors remises a l’équipe médicale, puis validées par l’ensemble du service afin d’être intégré au travail de soin.
Les créateurs d’images ne sont donc pas mis directement en contact avec les patients, comme cela peut se faire dans le cadre d’intervention d’artistes au sein du cadre hospitalisé.

Première expérience
Une première mise en pratique de ces « Interventions psychovisuelles » s’est déroulée en 2004 avec un ensemble d’étudiants de Gobelins, l’école de l’image. Ces étudiants en graphisme et en photographie ont travaillé par équipe de 2 ou 3 sur plusieurs thèmes pendant une période d’un mois environ.
Ce projet a nécessité une réflexion sur la représentation de notions conceptuelles complexes. Travail peu habituel pour les étudiants, ils durent trouver des solutions, en puisant dans leur imaginaire et leur savoir-faire. En permanence, il s’agissait pour l’encadrement de les retenir à ne pas prévoir l’utilisation ou l’interprétation que pourrait en avoir tel ou tel patient, et de les encourager à se laisser porter par leur idée, voire de les rassurer sur leurs créations.
Si dans un premier temps, la confrontation au cadre hospitalier – de surcroît en psychiatrie – a freiné la créativité, elle produisit très vite des images captivantes, à la fois esthétiques et foisonnantes d’interprétations.

Photographie et « objets psychovisuels »
L’image photographique est une image particulière. Elle pose irrépressiblement à l’observateur la question du référent : qu’est ce que je vois ? puisque pour tous elle est d’abord la trace d’un témoignage, le célèbre « ça a été » que R. Barthes a formalisé dans La chambre claire (1980). Cette approche, peu opérante face à de nombreuses photographies, en particulier, les photographies « plasticiennes », c’est-à-dire dont le sujet a été mis en place par le photographe lui-même, reste cependant la clef d’interprétation pour la plupart des observateurs. La photographie est d’autre part liée à une pratique personnelle à laquelle personne n’échappe : l’album de famille. Pour ces différentes raisons, l’image photographique se présente pour « le grand public » comme une image sans auteur, ou en tous cas où le sujet photographié passe bien devant le créateur de l’image.
C’est pourquoi nous n’avons pas voulu présenter des images strictement photographiques : le but était que l’intervention créative soit manifeste et non pas de confronter les patients à un objet ou une scène représentés photographiquement. Mais la teneur photographique de la plupart des images était aussi importante en apportant des éléments de réalité propices à susciter la réactivité de l’observateur.
Les images créées dans cette première expérience, sont donc issues de photographies, mais ont changé de nature. Les photographies ont été modifiées par une intervention manuelle et plastique (mise en couleur, déformation, montage) amenant à des objets hybrides où l’abstraction et la dimension symbolique se voient renforcées.
Le mot et l’image
Chacune de ces créations est directement en relation avec un thème. Notre perception de l’image est fortement influencée par ce va-et-vient du mot à l’image. Au sens propre, au cours d’une exposition de ces visuels, ils était frappant de constater le changement d’attitude de l’observateur à distance de l’image puis après s’être rapproché du titre : après cet aller-retour, l’image était perçue différemment. Un jeu pourrait alors s’instaurer en échangeant les légendes tel que le faisait Eisenstein en démontrant son approche du montage : en projetant la même image d’un visage après un mot définissant une sensation (« peur », « faim », « bien-être » …), on change l’expressivité du visage. Dans notre cas, la même image selon qu’elle est sous-titré « mort » ou « harmonie », n’induit évidemment pas la même perception..
Pour limiter cet effet, nous avons considéré que les thèmes restaient bien des déclencheurs de création et non des titres. Ou disons encore que les images ne sont pas les illustrations des mots, mais ont leur autonomie propre une fois créées. C’est pourquoi il était précisé dès le départ que le thème ne serait pas indiqué sur les documents présentés aux patients, cherchant ainsi à favoriser une approche instinctive de l’image avant son analyse.
un livret d’une quarantaine de pages a été édité
ce travail a fait l’objet d’un article sur le site de l’Institut de Veille Sanitaire: INVS
pour toute information, n’hésitez pas à nous écrire

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